L'Histoire
Les Xwla ou Popos (Les origines des noms)
Xwlà est appelé «Xwlà» par les autochtones, «pla» par les mina. Les popo en général longent le littoral et se fixent au bord de la mer. Les Xwlà aujourd’hui sillonnent toutes les provinces du Bénin et exercent d’autres fonctions en dehors de la pêche. Cependant l’étude de leurs lieux d’implantation nous permettra de mieux les connaître.
Les Xwlà sont venus de Tado et sont passés dans plusieurs régions avant de se fixer dans les régions que nous connaissons aujourd’hui. Ils ont émigré de Tado ensemble avec leurs frères les Xwélà (Pédah); précisons que ces deux communautés socioculturelles aiment habiter les régions lacustres.
Ainsi de Tado les Xwélà ont habité d’abord le bord du lac Ahèn, ensuite se sont déplacés dans la vallée du Mono, à Agonmè-Séva et enfin vers le littoral. Les Xwlà aiment la proximité de la mer pour pouvoir pratiquer la pêche en mer tandis que les Xwélà aiment habiter les bords des lacs pour pratiquer aussi la pêche. Ces deux communautés pratique beaucoup la pêche; l’agriculture ne vient qu’au second rang.
Xwlà (Grand-Popo)
‘’Popo’’ en Portugais signifie ‘’pêcheur’’ Grand-Popo désigne alors grand pêcheur.
Xwlà peut se décomposer en Xw (Xù); mer
Là : près de, du côté de
Xùlà : du côté de la mer.
Toujours à propos de Xwlà, Roberto Pazzi affirme: ‘’Sur le Lac Ahèn, qui signifie ‘’détresse‘’ les émigrants apprirent l’art de la pêche: la forêt de cette région aride n’étant pas suffisamment riche en gibier pour tout le peuple, il fallut recourir au petit poisson de l’Ahèn. Mais au bout d’un certain temps, à cause de l’augmentation démographique peut-être, les Xwlà décidèrent d’avancer encore (Xù-là signifie: l’aile de la mer) et s’établirent à Agonmè-Séva. Ils laissaient leurs frères Xwélà à la maison (Xwé-là signifie: l’aile de la maison). Xwlà ou Popo désigne d’abord ce village situé au bord de la mer ensuite le terme Popo désigne le quartier Xwlà à Cotonou près de l’ancien Warf. Leur activité principale est toujours la pêche.
A cause de la démographie croissante les Xwlà sont partout ainsi nous les trouvons dans les les villages de la comune de Grand-Popo.
Historique du peuple Xwla (Grand-Popo)
Le peuple Xwlà après avoir quitté l’origine commune des peuples du Sud Bénin (Adja Tado ou Adja Sado), se dirigea vers le bord du fleuve Mono en raison de la multiplicité des guerres tribales. Il se trouva refuge dans une grande forêt dominée par des grands arbres appelés Ada ; d’où le nom du village Adamè (premier village fondé par les Xwlà).
Ce peuple étant en majeure partie riverain juge agréable cette région aquatique afin de se rendre plus invulnérable.
Malgré cette disposition, certaines hostilités sont notées dans cette région suite aux attaques de certaines troupes d’une part et à la non clémence du milieu naturel : inondation en période de crue du fleuve Mono d’autre part. en d’autres termes, il n’y avait pas une stabilité sociale ou encore une quiétude sociale. Suite à cette situation horrible, le Roi Tãntè Avãnku perda la vie. Dans ces conditions, l revenait à son successeur Mèto Ausã (qui serait intronisé à Tado : origine privilégiée de la puissance) de rechercher les voies et moyens pour palier aux multiples attaques et aux nombreuses vicissitudes qui se posaient à la communauté Xwlà. Il ordonna ainsi un de ses guerriers, (Gbéto Doyoé) de chercher u terrain de sécurité qui serait aujourd’hui le village Agbannakin (ce qui signifierait ‘’c’est la calebasse qui servira de cocotte et l’assiette servira de cruche’’). Autrement dire il serait difficile voire impossible d’être attaqué.
Pour rendre le peuple Xwlà plus puissant et plus invulnérable, le Roi Mèto Ausãn fit des recherches pour retrouver ‘’la force des forces’’. Ses recherches furent soldées par certaines recettes liées au serpent boa. C’est un animal en lui-même un chasseur adroit ; il ne rate jamais sa proie et a une vertu lui permettant de se rendre invisible à son prédateur. Aussitôt la proie saisie, il l’entrelace et l’étouffe. Ainsi c’est un animal redoutable, entouré de certains rituels est devenu une puissance sublime. Le Roi ‘’Xwla Holu’’ fit recours à cet être mêlé de formules magiques lors des sorties avec sa troupe guerrière. Ce pouvoir était destiné à la royauté ; en d’autre terme, c’est une puissance privilégiée du Roi.
Des royalistes sont désignés comme prêtres qui étaient les manipulateurs de cette force déifiée. Ce serait du groupe des prêtres de ce culte qu’est né le clan Dogblossouvi dont le dieu tutélaire ou mieux l’ancêtre éponyme est Dogblossou (le serpent boa). Parce que rendant service à tout le peuple Xwlà, il prend en plus de son nom, le nom du groupe socio-linguistique. On l’appellera désormais Xwlà Dogblossou. Il est à noter que c’est compte tenu de sa protection qu’aujourd’hui nous voyions son temple devant la cour royale et au seuil des domiciles des chefs guerriers à Agbannakin et à Hêvê par exemple.
LA REGION DU MONO AUTREFOIS ET LE VRAI PARCOURS DES XWLA
On ne sait rien de l’origine du mot Popo, mais il est certain qu’au début , il désignait non pas seulement des villes comme Grand-Popo et Petit-Popo qui n’étaient pas encore fondées, mais la région comprise entre la VOLTA et le Lac Ahémé. L’hypothèse la moins improbable est que le mot Popo fut emprunté par les premiers navigateurs à l’étonnement des indigènes [KPO-KPO] regarde, regarde, mot qui dû attirer l’attention des européens et leur permit de désigner le pays sur la carte.
Aux environs de 1.600, les villages de Hêvê, Apoutagbo et de Gbèfa étaient habités par les Ouédahs ou Pédah qui occupaient toute la côte depuis le Mono jusqu’à Savi et ce sont eux qui ont donné leurs noms à la ville de Ouidah. Le roi des Pédahs habitait d’abord à Tori, puis à Savi puis à Pédah (Ouéyogbé) mais à la fin de la guerre avec les Fons, il en fut chassé et dû s’installer à Kpétou à trois kilomètres au Nord-Est de Comé. Le roi de Kpétou était représenté à Apoutagbo par un sous-chef. Les Pédahs portent dix tatouages comme signe de leur race ; deux entre les yeux, deux sur chaque pomme, et deux près de chaque oreille (tempe), leur fétiche est le DANGBE (serpent Python).
Les HULATOS ou PLAS qui habitent actuellement dans le pays doivent être considérés comme des nouveaux venus dans le pays. Les traditions humaines des Plas nous apprennent en effet qu’ils son venus du royaume de Djèkin ou (Jecquin), situé au bord du lac Nokoué entre Agnannakin et Kétonou. La coutume des plas d’envoyer leur chef se faire couronner à TADO (Togo), le berceau de la race ADJA nous prouve que des Plas sont d’origine ADJA. Les plas portent trois cicatrices : une entre les yeux et une sur chaque pommette.
ARRIVEE ET PERIODE DES GUERRES DES PLAS OU XWLA
Vers 1727, le roi des Fons AGADJA, mécontent de payer les frais de douanes aux habitants du bord de la mer pour les marchandises reçues d’Europe, avait des difficultés avec les royaumes Pédahs de Savi (Ouidah) et deux ans plus tard en 1729, ils attaquèrent et ruinèrent parallèlement le royaume de Jecquin (DJEKIN). Les habitants en fuite se réfugient les uns sur les îlots du lac Nokoué et de la lagune, tandis que les autres dirigés par leur roi AHOUSSAN se réfugiaient au milieu des Pédahs sur les rives du Mono, principalement dans les villages de Hêvê et d’Apoutagbo.
VICTOIRE DES PEDAHS
Mais par des nouvelles arrivées, ces fugitifs que l’on commence à appeler les HULATOS (ceux qui se cachent) devenaient de plus en plus nombreux et refusèrent d’obéir aux ordres du roi des Pédahs, ce qui provoque des discordes continuelles. Bientôt fut déclaré la guerre et les Pédahs victorieux chassèrent les Plas avec leur roi AHOUSSAN jusqu’à AGOME-SEVA. Les Plas craignant qu’on ne tue leur roi par surprise à Agomè-Séva lui bâtirent ainsi qu’à sa famille une case en pleine brousse dans un lieu que l’on appelle Adamè et qui devrait rester ignoré de tous les ennemis. Pendant ce temps, les plas achetaient des armes aux GHENGBOTO (étranger venus de la Gold – Coast) et établis à Glidji pour pouvoir se venger des Pédahs.
QUI EST HOUESSOU AGBO?
Chef guerrier, le prince HOUESSOU AGBO est le fils du roi AHOUSSAN et qui devrait venger la défaite infligée aux Plas par les Pédahs. HOUESSOU AGBO passait sa vie à piller les villages des Pédahs et des Anèhotos. Il vivait en amitié avec les Ghenougboto à qui il donna sa sœur en mariage. Un jour revenant d’une expédition mois heureuse du côté d’Anécho, il campa avec ses hommes au bord du Mono sur un terrain facile à défendre et appartenant aux Pédahs. Cet endroit plût à HOUESSOU AGBO qui y installa ses hommes en déclarant : AGBANDJANNAKIN (voulant dire que beaucoup de vaisselles seraient casées en ce lieu avant qu’on ne les chasses) et de ce mot les européens firent AGBANNAKIN.
DEFAITE DES PEDAHS
Cependant, les Pédahs maître du terrain ne cessaient de tracasser HOUESSOU-AGBO et ses hommes, ce qui décida HOUESSOU – AGBO à envoyer un messager à Apoutagbo afin de faire des réclamations. Mais à son arrivée, les Pédahs commencèrent à maltraiter le messager et à le frapper cruellement. Cependant HOUESSOU-AGBO avait parmi les habitants d’Apoutagbo un ami qui, afin d’épargner le messager d’Agbannakin frappé à demi mort se coucha sur son corps pour le préserver des coups. Cette façon de faire excita davantage les Pédahs qui prirent un ‘’adokpo’’ (fourneau portatif en terre cuite) et l’appliquèrent tout brûlant sur le dos du protecteur importun qui s’enfui couvert de brûlures. Les Pédahs achevèrent le messager de HOUESSOU-AGBO.
A cette nouvelle, HOUESSOU-AGBO entra dans une véritable fureur il rassembla tous les guerriers des Plas et se dirigea sur APOUTAGBO. Les Pédahs prévoyant l’attaque, s’étaient mis en état de défendre derrière le large rempart de cactus qui, de la plage à la lagune protégeait le village. Le roi DEGBOE AKPOUE était venu de KPETOU pour diriger la défense. Le grand nombre des Pédahs fit hésiter des Plas à leur arrivée près du village, mais HOUESSOU-AGBO enlevant son bonnet couvert de gris-gris (ébos) le jeta par-dessus la haie de cactus au milieu des ennemis en s’écriant que lui il préférait mourir plutôt que de supporter l’injure. Il s’élança alors en avant et sa bravoure excita tellement ses hommes qu’ils emportèrent une grande victoire, tuèrent à AVLO-DOME le roi des Pédahs en fuite et poursuivirent les Pédahs jusqu’à Dohi à deux kilomètres de Guézin. Après leur victoire, les Plas s’installèrent à nouveau à APOUTAGBO et à HEVE gardant avec eux les femmes des Pédahs car eux-mêmes avaient eu un grand nombre de leurs femmes prises par les Fons au moment de la destruction du royaume de DJECKIN.
Cependant, un certain nombre de Pédahs restèrent dans le pays et les Plas leur laissèrent des terres situées entre Gbèfa et la rivière Aho. Ces Pédahs peu à peu se mélangèrent avec les Plas. Quelques années après, HOUESSOU-AGBO fut attaqué à l’improviste aux environs de Sèko, il réussi à repousser les agresseurs, mais il fut blessé à mort dans le combat et ses hommes l’emportèrent à Agbannakin où il mourut.
GUERRE AVEC LES ANEHOTOS
De leur côté, les Anèhotos (étrangers dont descend la famille du roi LAWSON et venus eux aussi de GOLD-COAST après les GHENGBOTO pour s’établir à Anèho) ayant entendu parler de cette cachette et heureux de saisir cette occasion de faire des esclaves, résolurent d’attaquer les Plas et ce n’est qu’à la ruse que ceux-ci durent leur salut.
En effet, ayant appris un jour que les Anèhotos voulaient le lendemain avant le jour prendre la maison du Roi, les Plas attachèrent en pleine brousse dans un même lieu tout ce qu’ils avaient de volailles, de chats, de chiens et se placèrent eux-mêmes à l’écart en embuscade.
Dans la nuit, les Anèhotos attirés par les cris du coq, cernèrent l’endroit et au signal de l’attaque se précipitèrent en avant. Trompés par les ténèbres, ils s’entretuèrent entre eux jusqu’à ce qu’au lever du jour, les Plas mirent en fuite le reste des troupes et tuèrent leur chef. Dans la guerre, les Plas firent beaucoup de prisonniers et ramassèrent beaucoup de fusils et aussi des canons qu’ils emportèrent a Adamè où l’on peut les voir encore. Après la bataille ils enlevèrent la graisse des cadavres des Anèhotos, la conservèrent mélangée avec du poisson. Et pendant plusieurs années, ils préparèrent de temps en temps avec cette graisse de Klakos (sorte de beignets à base de farine de maïs) qu’ils allaient vendre aux Anèhotos qui mourraient en grand nombre. A cause de cela, les Anèhotos appellent les Plas (Pla – Yacamè) et jusqu’à l’occupation française, les Anèhotos tâchaient de surprendre un Pla qu’ils immolaient à leur grand Lègba à Anèho qu’ils appellent TOVI.
Avec les prisonniers, les Plas formèrent un village pour être comme un rempart contre l’ennemi et ils appalèrent ce village AKLAKOU. Après leur victoire, les Plas vinrent habiter en grand nombre aux environs de la cachette de leur Roi et Adamè devient ainsi première capitale.
Les noms des villages de Grand Popo et leurs significations
Les noms découlent du milieu écologique et expliquent les conditions d’occupation. La plupart des noms Xwlà ont des rapports avec l’eau qui constitue un élément redoutable à cause de ses effets dévastateurs. Les informations reçues sur Xwlà s’avèrent quelque peu justes dans la mesure où la plupart des villages sont situés au bord de la mer. La langue parlée dans cette région est Xwlàgbè, cependant les Xwlà de nos jours parlent facilement le Mina à cause du contact avec le Togo. Il faut noter aussi que certains Xwlà vont au Togo pour des cérémonies coutumières car leurs ancêtres sont venus du Togo. Les Xwlà sont essentiellement pêcheurs mais subsidiairement ils s’adonnent aussi aux activités agricoles.
* Alongó (Allongo)
Alon : verbal aimer, nominal sommeil
Gó : se réjouir, danser de joie.
Ainsi Alongó : aime-le uniquement.
Selon les informations Alongó dériverait de: restez-là exclusivement, ne sortez pas des limites.
Cependant une dernière version fait croire à une phrase formulée par les Anglais venus à cet endroit et mal interprétée par les habitants: « I no go go » pour marquer le refus de continuer; le reste de l’espace est occupé par la mer par conséquent l’accès n’est pas possible.
Il y a lieu d’interroger l’histoire pour connaître la vraie version. Ce village a été fondé par un groupe Xwlà. A suivre l’histoire de cette région de près, on voit que les habitants étaient souvent dérangés par les ras de marée et continuellement ils se déplaçaient d’une zone à une autre pouréviter les dégâts de la mer. Ainsi peut-être, ils seraient arrivés à cet endroit de terre ferme et hospitalière. La joie de retrouver cette terre ferme leur a fait pousser des cris: nous sommes sauvés, nous sommes à l’abri. Cette version est possible, cependant il y a lieu de poursuivre la recherche.
* Ajàxà (Adjaha)
Ajà :cage, nasse, communauté ajà.
Xà : rassemblement, regroupement, balai, auprès de, à côté de
Ainsi Adjaha peut vouloir dire pêcherie des Ajàs ( il s’agit de pêcheries fixes en clayonnage sur la rivière Sazué ).
Selon les informations ce terme serait un condensé de Ajà wodoxà ou bien Ajà wo xà
Wo :marque du pluriel
Doxa :rassemblement, regroupement
Ajà wodoxà pour dire : les Ajà sont à l’affût ou bien
Ajà wo xà : nous avons pris refuge auprès des Ajà.
C’est par suite des guerres que les Xwlà ont quitté Agouèyivé pour fonder ce village. Le groupe en place aurait donné asile à ceux-ci chassés par la guerre. Le fondateur de ce village s’appelle Klanvi. A l’exception des autres villages, il est situé un peu loin de la mer ;ainsi l’activité principale est l’agriculture.
* Hùnjohùnji (Houndjohoundji)
Hùn : tam-tam, marque l’étonnement
Jo mis pour jè: arriver, tomber, poser
Ji : sur
Hùnjohùnji :littéralement le tam-tam tombe sur le tam-tam pour traduire une situation désastreuse, ce qui va de mal en pire.
Aussi on pourra dire que: l’oiseau perché sur un fromager ne bat pas des ailes. Cette expression est utilisée pour défier l’ennemi.
Le nom sert parfois à lancer un défi; et c’est dans ce cadre qu’il est toujours une phrase incomplète. Les premiers habitants seraient venus de Djèkin; ce village situé au bord d’une rivière a été fondé par Fissiagbi.
Cependant la pêche constitue l’activité principale des habitants.
* Onkuihoué
Ce village signifierait maison des avares. Les premiers habitants avaient refusé de donner asile à ces derniers chassés par la guerre, ce qui a valu le surnom Onkuihoué. Cela traduit bien sûr la dureté de coeur de ces habitants qui sont sans pitié. Un groupe Xwlà ayant donc à sa tête LOKO.
AKPAKO est parti fonder ce village.
* Hùnsùkwè (Hounsoukoè)
Hùnsù :
Hùn : sang
Sù : fermer
Hùnsù littéralement veut dire sang fermé, cependant ce nom désigne le nom d’un grand fétiche, c’est en même temps un nom de personne.
Kwè : surélevation de terre, rassemblement d’où Hùnsùkwè peut vouloir dire chez les Hùnsù ou rassemblement des grands fétiches. Le fondateur lui-même s’appelle Hùnsù Tégbéhun.
* Gbêcon
Littéralement signifie près de la vie- pour dire que la paix est retrouvée ou le bonheur est retrouvé. Ce terme se rapproche aussi du Fon et garde la même signification. Un groupe Xwlà ayant à sa tête WOAGBI a quitté Hounsoukoè à cause de la famine qui y règnait pour aller fonder ce village qui leur offrait une certaine garantie et l’abondance de nourriture d’où le nom Gbêcon pour signifier l’opulence, l’abondance de nourriture ; cela explique la satisfaction, le bonheur des Xwlà après une disette.
* Apùtàgbo (Apoutagbo)
Apù :mer
Tà : sur, tête
Apùta :plage
Gbo : grand
Ainsi Apùtagbo :grande plage. Ce village est situé au bord de lamer, son fondateur est OAGBI.
* Gbèfàà (Gbeffa)
Gbè : vie, plaisir, paix
Fàà : libre, paisible, calme, doux.
Gbèfà : littéralement la vie est libre ainsi il fait bon vivre à cet endroit, d’où vie calme, tranquille.
Le groupe Xwlà éprouvé par la variole arrive à cet endroit paisible, ce qui a donné lieu à l’appellation Gbèfàà, le nom du fondateur est DOSSOUGATCHE.
* (Avlo)
Avlo : verbal diviser, partager.
Avlo : pour désigner l’embouchure elle avait empêché les guerriers Fon d’évoluer vers la région occupée par les Xwlà; elle leur a permis d’obtenir la victoire sur les ennemis. Ce village fut fondé depuis la guerre de Glèlè (Roi d’Abomey).
Ce village est partagé en deux. Il y a Avlo-plage situé au bord de la mer et Avlo-village un peu reculé de la mer. C’est le manque d’espace qui a causé la séparation des Xwlà, cependant ils se reconnaissent tous frères.
* Hêvê (Hèvè)
Hê : oiseau, arbre épineux ou ronces.
Cependant Hê ou Hêti désigne l’espace d’arbre épineux.
vè : brousse, forêt, varan.
Hèvè : pour dire forêt de Hêti ou forêt de ronces.
L’abondance de Hêti a conféré ce nom à la zone. C’est donc par manque d’espace que certains Xwlà sont allés fonder le village.
* Xàkwè (Hakoè)
Xà : nasse, compter
kwè : argent
Xàkwè: littéralement signifie argent de la nasse ou compter de l’argent ; provient de : Xà kon xwé
Xà : nasse, compter
kon : vider, au sein, à côté de,
xwé : maison
Xà kon xwé : littéralement maison de la nasse pour indiquer: terre de pêche à la nasse.
Ce nom indique déjà l’activité des habitants qui est la pêche. Les Xwlà sont toujours attirés par l’eau à cause de la pêche.
* Agbètiko (Agbético)
Agbè :vie, plaisir, paix
tiko : fatigué, las.
Agbètiko : las de vivre.
Pendant la marée haute beaucoup de villages étaient détruits par l’eau ; cette marée obligeait les habitants à changer continuellement d’emplacement.
C’est donc à partir de ces dégâts causés par la marée haute que les habitants ont lancé le cri de détresse: nous sommes fatigués des désastres causés par la mer. Ce village est situé au bord de la mer.
* Kwètà (Kouèta)
Kwè : surélévation de terre, rassemblement
Tà : tête, dessus
Kwètà : qui signifie Terre des hauteurs.
Grand-Popo: petite histoire de la ville
Située entre la lagune et la mer Grand-Popo avait supplanté Ouidah et Agoué. Sa rade foraine offrait des possibilités plus sûres que celle de Ouidah et de Cotonou. Cette situation avait fait de cette bourgade, un centre commercial important, une petite ville florissante ayant drainé une population considérable de commerçants, de fonctionnaires et d’artisans.
Sa position a très tôt attiré les explorateurs européens qui se sont installés sur la côte.
C’est vers 1850 que les premières maisons commerciales furent installées à Grand-Popo.
Une infrastructure portuaire avait été mise avec l’implantation de nombreuses maisons comme : CICA, Cyprien Fabre et Cie de Marseille, Mante Frères et Borelli de Régis Ainé, Afrique-Congo, Outre-Mer, Lecomte Coton colonial, John Holt, John Walkden, Swanzy J.B. Ollivant, Volber et Brohn de Hambourg, Godelt, Prangott Zollner et Cie …etc.
Avec cette structure commerciale, il y eut une intense activité dominée déjà par les mêmes compagnies et factoreries que celles qui existaient à Ouidah. Ainsi Grand-Popo reçut une partie de la classe bourgeoise commerçante d’origine brésilienne, et autres nationalités en place à Ouidah. C’étaient les AKIBODE, d’ALMEIDA, GOMEZ, Féliciano de SOUZA dit Tossou Tela, SASTRE, AJAVON, GNANSOUNOU … etc, qui initiés aux affaires, servaient d’intermédiaires entre les compagnies européennes et les agriculteurs des campagnes et les pêcheurs dispersés dans les villages.
La ville se développa dans ce contexte.
Les gens attirés par les bénéfices substantiels qu’offrait le commerce des produits agricoles viennent s’y fixer. Une bourgeoisie locale composée de commerçants et d’intellectuels ou interprètes s’installe.
Après avoir connu une vie économique très florissante entre les années 1905 et 1940, ce centre urbain va amorcer graduellement un déclin.
Le déclin de ce centre vient en partie du choix de Cotonou comme capitale économique, avec la construction de son wharf. Le drainage des produits qui autrefois se faisait par cette rade foraine, fut détourné sur Cotonou. Ce transfert a entraîné progressivement le départ des commerçants et agents. De plus, la population autochtone suivra le mouvement, puisque les Xwla et Xwéda reconnus intrépides canotiers étaient recrutés pour les services du wharf.
Par ailleurs, la ville est menacée par les éléments naturels. Le littoral est fortement attaqué par l’érosion marine et lagunaire. Les infrastructures socio-administratives, commerciales, et les habitants sont engloutis par la mer.
Aujourd’hui, plus rien ne reste de ce centre autrefois prospère. Les ruines, les maisons ou magasins délabrés évoquent encore le passé prestigieux de cette ville grouillante d’hommes.
GRAND-POPO : PERIODE DE L’OCCUPATION COLONIALE
La situation privilégiée de Grand-Popo suscita l’intérêt et la convoitise des explorateurs européens. D’où l’empressement et la rivalité entre Allemands et Français pour conclure des traités d’amitié et de protectorat avec les Chefs locaux. Nous lisons dans ‘’Histoire de Grand-Popo’’ par A.S. TIDJANI extrait de ‘’Afrique en guerre’’ N°82 du 8 Août 1943 le témoignage que voici : ‘C’est en 1881 que les Popos demandèrent le protectorat de la France. Ce ne fut que quatre ans plus tard qu’ils obtinrent satisfaction. En Avril 1885, le Commandant Supérieur des établissements français du Golfe de Guinée donna l’ordre au Lieutenant de vaisseau PORNAIN de venir établir le protectorat français sur les Popos. PORNAIN quitta le Gabon à bord du navire ‘’La Mésange’’, et arriva en rade de Cotonou le 8 Avril. Il débarqua à Grand-Popo le 10. Le traité de protectorat de la France a été signé le 12 Avril 1885, entre le prince DJODO résidant à Agbannankin, Hèvè et Hounsoukouè.
Le 15 juillet 1885 le Commissaire Impérial FALKENTAL, en résidence à Zébé (Anèho au TOGO) fait accepter un protectorat allemand sur le royaume. D’où protestation des princes et chefs :
DJODO, prince de la famille royale.
DJADJA, chef de la plage de Grand-Popo
CACAJOU, 2ème chef de la plage de GRAND-POPO
HOUESSOU, GNANMLIN, FATONDJI et DJANTA tous trois princes de la famille royale. Cette protestation signifiait le rejet du protectorat allemand.
Le 11 Décembre 1885 a été ratifié l’acte final du traité de protectorat de la France entre E. PIATTET et J. BONOU, et les princes DJODO et HOUESSOU GNANMLIN. Le royaume Xwla est un territoire placé sous protectorat français, et non une conquête coloniale.